jeudi 31 octobre 2013

Paranoïa identitaire numérique

Pour une fois que j'avais une heure d'avance pour la conférence ITyPA !.. (Merci l'heure d'hiver pas appliquée en Guadeloupe qui m'a même laissé le temps de préparer un plat de pâtes à toute la famille)
Voila que je me retrouve à m'agiter devant (ou derrière?) mon écran en me demandant si Louise Merzeau a bien décidé de traiter un autre sujet que celui prévu.

Bien sur, je m'enflamme et laisse une belle trace de suie dans le fil de commentaires YouTube avant qu'elle articule la première partie de son exposé avec le sujet du jour : L'identité numérique.

Et là! Crise de paranoïa :
" Soit JM Gilliot à la clairvoyance de maître Yoda, soit il était au courant des subtils enchaînements des échanges improvisés entre C Vaufrey et L Merzeau ?...
Les interventions de C Vaufrey sont elles improvisées ou ont-elles fait l'objet d'une répétition ?...
Tout cela se passe en direct : une "pré-écriture" des dialogues ne serait-elle pas la seule solution permettant aux intervenants de maîtriser leur image numérique ?...
Mon cher MOOC se transformerait-il en espace de cyber-réalité à la sauce t'as pas de shampoing ?..."

A la fin du HangOut, après quelques exercices de relaxation, je reprends mes esprits et mesure la teneur de cette longue introduction sur cette notion de présence numérique. Ce qui me renvoi au film de Kubrick : "2001 l’odyssée de l'espace"
Je pense en particulier au monolithe qui apparaît à plusieurs reprises, dans différents contextes.

Le voici dans une reconstitution hyperréaliste de la première scène du film...

... Et lors de sa dernière apparition dans un camp de hackers allemands en Hollande (ils ont même rattrapé l'os lancé par les primates)

"C'est quoi ce truc ?" 
Voila la question que je me suis posée tout au long du film quand je l'ais vu la première fois (je devait avoir 14 ans, si quelqu'un se souvient de l'année de la première diffusion en France ?). 
C'est d’ailleurs pour continuer à me la poser et en discuter avec des amis que je ne lirai ni l'article de Wikipédia, ni la nouvelle de A.C. Clarke, ni aucune analyse d'expert.

La présence n'est pas l'identité, mais l'identité de quelque chose d'absent a-t-elle un sens ?
Sans sa présence à l'écran, on ne se poserait évidement pas la question de savoir ce qu'est ce monolithe.
Le "c'est quoi" correspond à l'identité du monolithe. Cette hypothèse est-elle recevable ?
Confrontons-la aux définitions proposées par le dictionnaire en ligne LAROUSSE
  • Rapport que présentent entre eux deux ou plusieurs êtres ou choses qui ont une similitude parfaite : Identité de goûts entre personnes.  
Si on considère le monolithe unique, cette définition n'est pas applicable.
  • Caractère de deux êtres ou choses qui ne sont que deux aspects divers d'une réalité unique, qui ne constituent qu'un seul et même être :Reconnaître l'identité de deux astres.
En considérant le monolithe comme le symbole d'une réalité unique, les situations mise en scène comme des manifestations de cette réalité en différents lieux à différentes époques avec différents acteurs, la définition peut s'appliquée. 
Il n'en reste pas moins que limiter l'identité du monolithe au symbole qu'il représente laisse un très large champ d'interprétations au spectateur : Ce qu'il est, réside alors dans les représentations du public et interdit ainsi de dégager un caractère unique correspondant à son identité.
Du point de vue de l'identité numérique, l'approche de la définition peut être intéressante : Une même personne peut montrer des aspects divers d'elle même sur internet. La façon dont elle est perçue par une seule autre personne peut alors correspondre à des représentations différentes voir divergentes. Ces facettes constituantes de l'identité d'une personne deviennent alors difficilement réductibles à une unité d'individu. L'identité numérique ne pourrait alors être "reconnue" et peut être serait-il acceptable de parler d'identités ou d'images numériques au pluriel.
  • Caractère permanent et fondamental de quelqu'un, d'un groupe, qui fait son individualité, sa singularité : Personne qui cherche son identité.Identité nationale.
Si on s'en tient à cette définition, le monolithe qu'il soit unique ou multiple a au moins deux caractères identitaires indiscutables : Il est parallélépipédique et noir. Dans cette définition l'identité est portée par l'objet et pas par les représentations qu'on s'en fait. 
Mais bon... Quel est l’intérêt du film si on se restreint à considérer le monolithe comme un simple objet caractérisable ?  
En ce qui nous concerne, si la "forme" et la couleur suffisaient a définir l'identité d'une personne nous vivrions dans un monde bien inquiétant, fusse-t-il numérique.
  • Ensemble des données de fait et de droit qui permettent d'individualiser quelqu'un (date et lieu de naissance, nom, prénom, filiation, etc.) : Rechercher l'identité d'un noyé.
Rien dans le film ne permet d'affirmer que le monolithe est unique. Par contre, dans chaque scène il apparaît  mais ne semble pas agir. Si c'était un suspect, aucun caractère, aucune trace ne permettrait de l'identifier. Cela nous renvoi à une des thématiques du fil Twitter : Suffit-il d'être présent, et de quelles manières, pour accéder à une identité? 
Une synthèse de (rapide, désolé) des discussions consisterait à dire que l'identité se constitue à partir des traces laissées lors de ses pérégrinations ou publications.
Si c'est le cas, j'espère que les futurs paléontologues du net pourront se faire une idée plus précise de ce que nous étions à partir de nos traces que celle que nous nous faisons des dinosaures (Si on vous a convaincu qu'il s'agissait d'animaux verts à sang froid ou que le T.Rex était nécessairement un super prédateur, lisez "le ptérodactyle rose..." de R.T Baker)

Merci LAROUSSE !
J'ais bien démonté mon hypothèse : Non seulement, je ne suis plus sur que l'identité soit unique, mais je ne peux même pas l'identifier à l'objet et encore moins la résumer aux caractéristiques de l'objet ou ses actions.  
Qui plus est, aucune de ces définitions ne semble vraiment coller au concept d'identité dans le contexte numérique.

Identité naturelle (sans interface numérique) et numérique ne répondraient donc pas aux mêmes dynamiques ?
A mon sens, il y a autant de points communs que de divergences:
- Hors critères objectifs (empreintes digitales ou éléments de profil numérique), les deux semblent se construire de façon externe et collective à partir d'interactions sociales basée sur ce qui est perçu d'un individu : L'identité émerge d'un consensus d'images subjectives permettant de reconnaître un individu. La personne concernée ne peut donc avoir de contrôle direct sur son identité et peut, au mieux, soigner son image.
- Dans le cas de l'identité naturelle, il est difficilement possible de cloisonner les sources d'image qu'on renvoie (que je fasse un cours, du skate ou que j'enterre la vie de garçon d'un copain dans un bar, ces images seront associées à la même personne). A l'opposé, il m'est tout à fait possible de cloisonner les images numériques que je renvoie (rien ne m’empêche de tenir mon blog d'homme politique, de participer à ITyPA et de chatter sur des sites coquins sans que rien ne soient jamais associé par qui que soit à part la NSA).

Le concept d'identité numérique me parait inapproprié, dans un espace où on est libre d'endosser plusieurs identités.
Décomposant ainsi en facettes notre identité naturelle, il devient possible de désinhiber l'expression des différents aspects de notre personnalité.
Plus de raison d'être paranoïaque : Les limites admises glissent de morales et sociales vers personnelles et éthiques (aussi légales et techniques bien sur)

Réconforté par Lionel JULIENNE, je peux donc aller me coucher en le citant :


" Finalement, l'enfer ce n'est pas les autres :-)) "




mardi 29 octobre 2013

Meta caisse à outils dans l'coffre!

Suite à la conférence de M Guité la semaine dernière, je me suis réveillé pour fouiller dans une "caisse à outils" de collaboration en ligne que j'avais diffusée dans le cadre d'une formation dispensée en 2013.
Cette collection publiée  sur Pearltrees compile ma veille personnelle, et des recherches spécifiques aux demandes et besoins formulés par les apprenants suivant la formation.
J'y ai retrouvé et ré-achalandé le compartiment méta de veille sur la veille et me permet de la partager avec sa petite histoire.


Utiliser des outils de travail collaboratif dans Frederic Bernard (fred_bernard)

Share anything on Android by downloading Pearltrees
 

 A l'époque de la constitution de cette "boîte", Pearltrees était mon outil de veille préféré. 
Je mis donc en place une stratégie de filtrage: Se limiter à des ramifications à 3 branches proposant un développement de ce que j'estimais les trois "meilleures" solutions au problème de chaque nœud de l'arbre...
Par contre, m'étant astreint à ce classement, chaque perle m'était familière, et ainsi plus souvent accompagnée d'un commentaire personnel.
Conservant cette ligne de conduite, je décidais de m'émanciper de la règle des 3 choix pour me limiter à des contraintes de lisibilité:
Mes arbres commencèrent donc à ressembler plus à des bonzaïs qu'a du liseron permettant enfin de voir les papillons qui jouaient dans le feuillage (l'électronicien filtre le bruit, le jardinier taille pour laisser passer la lumière)
Mais bon... Vous imaginez un passionné de bonzaï vous tendre ses ciseaux et vous dire "Vas-y ! Fais toi plaisir !".



Je fût toutefois vite confronté à une forme d'infobésité paradoxale : J'accumulais des données en grande quantité plus pour les diffuser que pour les utiliser... 
C'est ainsi que mes "arbres" poussaient de façon tant prolifique qu'anarchique, créant une telle jungle fractale que j'étais moi même incapable d'en récolter les fruits: "l'aspect heuristique de l'arborescence ne résiste pas profusion" 

De cette résolution ne subsista que le nombre 3 (3 jour de discipline à lutter pour ne pas ajouter le 4éme du palmarès parce qu’il est quand même vachement bien!)


- Tout l'arbre doit être lisible dans la fenêtre de mon navigateur.
- La navigation dans les "couches" accessibles par les "Pearltrees" imbriqués doit restée simple (3, 4 imbrications maximum pour ne pas remplacer la complexité de ramification plane par une complexité spatiale)

  
Restait une contradiction je diffusais une veille sur des outils collaboratif sans collaborer!
J'avais l'étrange impression d'être Clint Eastwood avec un chapeau de paille, des sabots en caoutchouc et un arrosoir en guise de guitare* en train d'affirmer sans sourcillé: "Do as I say! Not as I do!"

Difficile de passer du centralisé au distribué sans se mettre d'accord sur des règles ou du moins une ligne commune. Faute de pouvoir paramétrer Pearltrees selon mes règles nous ne sommes que 3 dans l'équipe de ce curation.


Après avoir essayé de nombreux outils (dont beaucoup découverts dans ITyPA), je reste à la recherche d'un outil de veille qui intégrerait:
- Une organisation heuristique visuelle
- Une possibilité, pour le lecteur, de filtrer les thématiques et de paramétrer la complexité d'affichage (depuis les ramifications principales jusqu’à la totalité des ramifications)
- Une compatibilité aussi vaste que possible (des pages Web aux contenus multimédia en passant des contenus personnels)
- Des possibilités de collaboration en curation
- Une possibilité de concertation entre collaborateurs avant publication
- L'édition automatique d'une page d'actualité (genre Scoopit ou TaDaWeb)
- Des fonctions de "bavardage" social ergonomiques.
- Et bien, le tout sur gratuit...

En attendant qu'un talentueux programmeur me pique l'idée (comme si j'étais le seul à l'avoir ;-)) pour me la revendre en free-mium, et bien je fait ma petite cuisine pas toujours bien digeste.

Et la votre de cuisine? Elle est comment ?



*Je pense que c'est dans Honkytonk Man (d'où la guitare et pas un flingue) mais je n'en suis pas certain. Si quelqu'un se souvient du film où Eastwood assène cette réplique à un gamin, je suis preneur.

mercredi 16 octobre 2013

EAP, EPA ?... En anglais PLE vs PLN ?

Alec Couros, PhD Thesis illustration, the Networked Teacher
http://educationaltechnology.ca/couros/580

What is a PLN? Or, PLE vs. PLN?

Alors bien sur, tout le monde ne lis pas l'Anglais...
Mais si comme moi, vous vous demandez si c'est l'environnement ou l'apprentissage qui est personnel. La lecture de cet article d'un blog d'Alec Couros peut vous éclairer par la mise en avant deux points cruciaux : 

- Un Environnement Personnel d'Apprentissage pourrait ne pas nécessairement être numérique.
Quand bien même cela serait le cas, il faut bien convenir du fait que notre arsenal Web2.0, est autant une interface facilitant la connexion entre des personnes qu'entre des données.

- A la différence d'un environnement qui serait donc un ensemble de moyen, un réseau (Network) d’apprentissage correspondrait à un écosystème d'apprentissage social.
La finalité ne serait donc pas dans l'environnement mais dans les nouveaux usages, les nouvelles relations interpersonnelles qu'il favorise ou amplifie.

N'est ce pas cette dimension sociale qui constitue une grande part de l’intérêt des cMOOC ?

En ce qui me concerne, c'est plutôt mon Réseau Personnel d'Apprentissage que j'ai envie de développer dans ITyPA...

Comme le dit cet article de PEARSON OLE COMMUNITY :
"Personal Learning Networks (PLNs) are all about connecting with the people,..."
"tdla : Les réseaux personnels d’apprentissage n'existent que par la connexions entre les personnes,..."


PS :  Bien que sortie du contexte de la thèse du Dr Couros, la première illustration me semble parlante pour décrire tant l’écosystème d’apprentissage que les interactions d’un enseignant dans le réseau constitutif de cet écosystème. 






jeudi 10 octobre 2013

(Im)pertinent ?

Une présentation qui titille d'un coté le dilemme entre les progrès technologiques et les usages, parfois conformistes, que nous en avons...
... de l'autre, une imagerie et des références qui devraient parler à certain d'entre nous.

ITyPA2 fait voler la poussière de mon Blog

Et oui, ça recommence!
Mais avec des nouveautés :



- L'hybridation avec des présentiels. 
Pour ceux qui connaissent la FOAD et qui pourront participer à ces sessions en présence, je serais curieux d'avoir des retours sur les différences; en particulier le potentiel connectiviste/social de ces rencontres informelles. (Pourquoi ne pas organiser un groupe en Guadeloupe?)
Ces rencontres seront-elles un plus ?

- Les badges
Motivation par rémunération symbolique ou réelles "qualifications" de compétences ? Si une recherche sur les effets de ces badges est envisagée, ses résultats m'intéressent au plus haut point.
Peut-être un faisceau d'investigation pour résoudre le paradoxe posé par ce Tweet:
Mais quelle en est la proportion qui publie sur Internet ?


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